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21 juin 2023

Le soleil et ses effets sur la peau : on vous éclaire !

Par Florence Masson, dermatologue spécialiste en médecine esthétique.

Lorsque le soleil pointe le bout de son nez, il est difficile de résister au plaisir des balades en plein air et des baignades. Néanmoins, même s’ils sont bénéfiques pour notre moral, ses rayons ne sont pas sans danger pour notre santé…

Mais quel est leur impact réel sur notre peau ? Y a-t-il des différences entre les UV ? Des questions que vous ne vous posez pas forcément quand vous vous exposez au soleil mais dont les réponses vous aideront à vous préparer efficacement ! Voici donc quelques bases à connaître pour un été sous haute protection.

Soleil et rayonnement : que faut-il savoir ? 

Le rayonnement solaire désigne les ondes électromagnétiques émises par le soleil : les rayons X et gamma, la lumière visible, les infrarouges et les ultraviolets. Et plus la longueur d’onde est courte, plus l’énergie libérée est forte ! Oublions déjà les rayons X et gamma : même s’ils sont extrêmement dangereux pour l’organisme, ils sont, heureusement pour nous, arrêtés par la couche d’ozone. Passons aussi sur la lumière visible, qui est tout simplement celle qui nous permet de voir ce qui nous entoure, et sur les infrarouges, ces puissants vecteurs de chaleur qui maintiennent une température moyenne de 17° à la surface de la Terre… Focalisons-nous plutôt sur les UV !

Quels sont les différents types d’UV ?

Les UVA : pas si inoffensifs qu’on pourrait le croire…

Ils composent 95% du rayonnement UV qui atteint la planète… et donc votre peau ! Moins puissants que les UVB (leur longueur d’onde est plus grande), mais au moins 20 fois plus abondants, ils pénètrent l’épiderme en profondeur et sont reconnus pour leur effet sur le vieillissement cutané. Car en produisant des radicaux libres, qui altèrent la structure du collagène et de l’élastine, ils provoquent rides et tâches pigmentaires. Mais pas seulement : des études récentes montrent qu’ils favoriseraient aussi le développement de certaines pathologies cutanés… Méfiance, donc !  

Les UVB : plus agressifs que les UVA

D’une énergie 1000 fois supérieure mais d’une longueur d’onde moyenne, ils ne touchent que les couches superficielles de l’épiderme. S’ils sont à l’origine d’un joli bronzage à long terme car ils stimulent la production de mélanine, ils sont aussi responsables des coups de soleil et de la plupart des cancers de la peau.

Les UVC : les plus nocifs

Mais ils sont entièrement filtrés par l’atmosphère et c’est tant mieux pour notre santé !

Focus indice UV

L’indice UV : une alerte pour votre santé !

Annoncée dans les bulletins météo, cette échelle, de 1 à 12, a été mise au point par l’OMS et permet de mesurer l’intensité du rayonnement ultraviolet dans l’atmosphère et les risques pour l’organisme. De nombreux facteurs peuvent influencer cet indice comme la saison, la nébulosité, la latitude ou même l’état de la couche d’ozone… Mais dès qu’il est à 3, pensez à utiliser une protection solaire !

Comment la peau réagit-elle quand elle est exposée ?

Elle déclenche ses propres mécanismes de défense et de régulation sous la forme de coup de soleil… ou de bronzage ! Les UVB engendrent ainsi une cascade de réactions inflammatoires comme des rougeurs qui apparaissent dans les 6 h après l’exposition. Un bon signal donné par votre corps ! Si vous vous protégez immédiatement, les dommages cellulaires seront minimes et réparés rapidement.  À condition bien sûr, de ne pas accumuler les coups de soleil ! Vous risqueriez alors d’entamer votre « capital soleil », c’est-à-dire la capacité de votre peau à se protéger en synthétisant des mélanines, capables d’arrêter une partie des rayons. Votre bronzage est donc bien une réaction naturelle contre les UV. Mais attention : il ne correspond qu’à une protection solaire d’indice 3 à 5 !

focus sur la peau

Votre peau à l’heure d’été

Vous l’avez sans doute remarqué, sa texture évolue au soleil : en effet, elle s’épaissit pour mieux filtrer les UV et protéger les cellules qui se situent entre l’épiderme et le derme. Elle est aussi plus grasse car elle sécrète sueur et sébum qui contribuent également à limiter la pénétration des rayons en absorbant et en réfléchissant les ultraviolets.

Tout le monde est-il égal face au soleil ?

Clairement non : tout dépend de votre phototype ! Défini par la couleur de la peau, des cheveux, des yeux et de la sensibilité au soleil, il traduit la quantité et la nature de mélanine produite. Car il en existe différents types. Si les eumélanines (de couleur brun noir) sont à l’origine d’une peau foncée, les phéomélanines (jaunes rouges ou jaunes) sont présentes chez les personnes à peaux très claires et rousses. Plus sensibles au soleil, celles-ci présentent un risque de cancer plus élevé et ont donc besoin d’une protection plus forte que les peaux mates qui, grâce à une plus grande quantité de mélanine, filtrent naturellement les UV… Ce qui ne les dispense pas d’une crème solaire !

Connaître votre phototype est ainsi essentiel pour adopter les bons réflexes face au soleil.  Comprendre les effets des différents UV aide à mieux s’en prémunir… Pour profiter de l’été sans coups de soleil et bronzer en toute sérénité !