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13 septembre 2022

Le pouvoir (in)soupçonné de la lumière…

Par le Docteur François Michel, dermatologue expert en laserthérapie.

De nombreuses cultures, bien plus anciennes que la nôtre, croyaient aux effets bénéfiques de la lumière sur l’être humain… mais encore restait-il à le prouver.

Aujourd’hui, c’est chose faite ! Depuis les toutes premières observations, en passant par les découvertes les plus déterminantes, les vertus de la lumière ont été révélées et démontrées. Et de nos jours, la « photobiomodulation » (l’action des LEDS sur les cellules vivantes) confirme encore son pouvoir régénérant et apaisant. Mais comment a-t-on pu aboutir à cette technologie, et sur quels fondements scientifiques ? C’est toute une histoire…

À l’origine : le sacre du soleil

La civilisation occidentale est née en Égypte et en Grèce, des terres baignées de soleil dans lesquelles la lumière était considérée comme une véritable source de bienfaits, pour peu qu’elle soit utilisée raisonnablement…

Des textes de la littérature médicale d’autres grandes civilisations, comme l’Inde ou la Chine, attestent également d’un usage thérapeutique de la lumière naturelle du soleil.

Mais faute de connaissances médicales et scientifiques suffisantes à l’époque, cette idée qu’une source lumineuse pouvait exercer une influence sur la santé n’a jamais été étayée par des preuves concrètes…

La grande époque des infrarouges

Au XIXe siècle, c’est grâce à la maîtrise de l’électricité que les scientifiques découvrent le pouvoir de la lumière.

Ainsi les premières lampes à infrarouge voient le jour et équipent des appareils aux effets antalgiques et cicatrisants. Novatrices, elles émettent certaines couleurs visibles à l’œil, comme le jaune et le rouge, ainsi que des infrarouges invisibles proches mais n’émettent pas de chaleur, ou très peu. Le constat est étonnant mais sans appel : on peut soigner et soulager sans chauffer…

À l’époque, ce sont au moins 30 millions de personnes qui bénéficient des bienfaits de ces lampes et des études scientifiques viennent étayer les résultats : leur efficacité et leur sécurité est prouvée.

Au XXe siècle tout s’accélère !

De grands physiciens et d’éminents médecins, parmi lesquels Einstein et Finsen, tous deux prix Nobel, vont faire des découvertes sur la lumière d’une portée essentielle. Mais c’est en 1995 que Tina Karu, membre de l’Académie des Sciences de Moscou, apporte la preuve des propriétés antioxydantes de la lumière. En observant les mitochondries, ces organites intracellulaires qui détoxifient l’oxygène, elle constate que leurs récepteurs réagissent différemment en fonction de la couleur de la lumière.

Grâce à ses recherches, la biologiste ouvre la voie à la photobiomodulation. Quelques années plus tard, la mise au point des LEDS, ces petites diodes qui diffusent des couleurs sans émettre de chaleur, offre la possibilité de profiter pleinement des effets de la lumière sur les cellules vivantes.

Soutenue par la NASA, la photobiomodulation a permis d’explorer les impacts de la lumière sur l’organisme et ses modes d’action… et ils sont nombreux ! Non seulement elle possède des vertus antioxydantes mais elle agit également sur l’eau intracellulaire, le déplacement des ions et la structure de certaines protéines…

Au XXIe siècle : l’apogée de la photobiomodulation ?

Pour bien comprendre le principe, retenons juste ceci : c’est la combinaison du type de longueur d’onde et de la production d’énergie qui garantit l’efficacité d’une séance à la lumière LED. Plus précisément : chaque longueur d’onde déclenche un mécanisme précis, et la quantité d’énergie sera choisie en fonction de la cible à soigner.

En lisant ceci, vous pourriez penser que la photobiomodulation nécessite une technologie ultra sophistiquée et vous auriez raison ! C’est tout à fait vrai quand l’objectif est très précis, par exemple pour le traitement de ridules ou de cicatrices… Mais gardons aussi à l’esprit que la photobiomodulation fonctionne en permanence tant que nous ne sommes pas dans l’obscurité !

Ainsi le Professeur Barolet a démontré que la lumière du matin est particulièrement riche en couleurs réparatrices et protectrices. Alors, jour après jour, profitons de cette source lumineuse naturelle, promenons-nous en plein air, captons son énergie : une belle façon de nous rappeler que la photobiomodulation ne vit pas que dans les laboratoires et les outils technologiques mais qu’elle fait aussi partie intégrante de notre vie !